Monsieur L’inspecteur

Les huit tares à éviter à tout prix

L’eau qui s’infiltre, la structure qui s’écroule, les champignons envahisseurs… Voici le pire du pire en inspection préachat.

Certaines propriétés sont atteintes de maux très graves. Le coût des réparations est alors parfois difficile à chiffrer, ou les travaux correctifs peuvent ne résoudre qu’une partie des problèmes. Dans ces cas, il vaut mieux se retirer de la transaction, reporter l’achat le temps que le propriétaire fasse intervenir des spécialistes ou négocier une importante diminution du prix de vente.

Infiltration d’eau active

Que l’eau entre par le toit, par une fenêtre ou par les fondations, colmater le point d’infiltration ne suffit pas. Exigez que soient ouverts les murs pour connaître l’étendue des dommages. L’eau fait pourrir le bois, donne vie à des champignons et détruit l’isolant. Les matériaux peuvent mettre plusieurs semaines avant de s’assécher complètement.

Fondations qui s’enfoncent

Les murs de fondation sont fissurés, le plancher tangue et des lézardes apparaissent sur les murs à l’intérieur ? Le bâtiment s’affaisse, probablement en raison d’un sol argileux qui s’est asséché. La propriété pourrait aussi être assise sur les déchets d’un vieux dépotoir ! Le pieutage des fondations devient nécessaire. La facture sera salée, et les planchers inclinés ne redeviendront pas droits.

Culture de cannabis

Que vous l’appreniez par la Déclaration du vendeur ou lors de l’inspection, vous devez vous méfier des maisons qui ont servi à cultiver de la marijuana. Cette culture produit beaucoup d’humidité. Les moisissures peuvent se cacher derrière une couche de peinture fraîche ou à l’intérieur des cloisons ! La maison doit être décontaminée par une entreprise spécialisée, résultats de tests de qualité de l’air à l’appui.

Mérule

Qualifiée de « cancer du bâtiment » en Europe, où elle est plus répandue, la mérule sévit aussi au Québec. Ce champignon tentaculaire se nourrit du bois dans les sous-sols humides. L’inspecteur Patrick Sauvé l’a découvert récemment dans le vide sanitaire d’un immeuble de 1895 du Plateau-Mont-Royal. La décontamination ne peut se faire sans remplacer tout le bois atteint. Prévoir 100 000 $ ou plus.

Vermiculite

La vermiculite, composée de granules de minéraux légers, est un excellent isolant pour les combles. Cependant, dans bien des cas, elle contient de l’amiante. Tant que la vermiculite n’est pas remuée, les fibres d’amiante ne contamineront pas l’air. Même si cet isolant est bien immobilisé dans les combles, sachez qu’à la revente, il fera fuir des acheteurs. Exigez une analyse de contenu en amiante. Laissez au vendeur le soin de faire décontaminer par des spécialistes.

Fourmis charpentières

Ces fourmis font leur nid et creusent des tunnels dans le bois humide et pourri. Leur repaire doit être trouvé et éliminé, et tout le bois détérioré doit être remplacé. Sur un balcon ou une terrasse, c’est simple. Quand ces insectes sociaux logent sous le seuil d’une porte ou dans des éléments de structure de la maison, les travaux sont plus complexes. À défaut de retirer tout le bois mouillé, elles ne feront que déménager !

Faible pression d’eau

Si le débit du robinet du bain diminue de moitié dès qu’on tire la chasse d’eau d’une toilette, il y a problème. La tuyauterie est désuète ou mal installée. L’entrée d’eau pourrait être en acier galvanisé trop âgé et rouillé de l’intérieur. Le remplacement des conduites est toujours très coûteux, surtout lorsqu’il faut excaver devant la maison ou ouvrir les murs et planchers.

Fosse septique non conforme

Quand on s’achète un chalet ou une maison de campagne, aucun flou ne doit subsister sur la conformité des installations septiques. Exigez un certificat d’un entrepreneur spécialisé ou une confirmation de conformité de la part de la municipalité. Une fosse septique et un champ d’épuration désuets, ça ne se répare pas. Les installations neuves sont coûteuses et leur prix n’inclut pas le paysagement à la suite des travaux.

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